Matériel

Car c’est mon D.ieu et je veux l’honorer…

Chémot - 15:2

Le matériel

Au delà de l’importance des matériaux des base et des modes de fabrication, les écrits devront être fait en pleine conscience. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on s’abstiendra d’écrire en état de somnolence ou après avoir bu de l’alcool (Kesset aSofer - Chapitre 4 Paragraphe 2). On devra par ailleurs sanctifier sont écriture par les mots : “ J’écris ce rouleau de Torah - ces téfilines ou cette mézouza - au nom de la sainteté du rouleau de Torah - des téfilines ou de la mézouza. (Choulhane Arourh - Yoreh-Déa - Sm 274 Sf. 2)

Les parchemins

  • Les rouleaux de Torah, les téfilines et les mézouzot doivent être écrits sur des parchemins. Ceux-ci sont issus de peaux d’animaux purs même non abattus rituellement. (Choulhane Arourh - OraH Hayim Sm. 32 Sf. 12.)
  • On n’utilisera pas de peau de poisson car celle-ci est techniquement inapte à l’écriture. La meilleure peau est celle du foetus de veau. (Ibid. Béour Alarha - A partir de “Le parchemin sera…”)
  • Les peaux doivent être traitées rituellement dès l’origine ce qui implique que le processus lui-même doit être sanctifié. (Choulhane Arourh - ibid. Sf. 8)
  • L’usage que l’on fera de la peau traitée doit être spécifié des le début du tannage, Ceci établira implicitement le degré de sainteté des peaux une fois traitées. Ainsi, les peaux destinées à l’écriture de mézouzot ne pourront pas être utilisée pour autre chose. Celles destinées à des téfilines, d’une sainteté plus élevée, pourront aussi servir pour des mézouzot mais non pour un rouleau de Torah. Il sera toutefois possible de sanctifier les peaux de manière a ce qu’elles puissent servir à toutes les fins. (Choulhane Arourh - OraH Hayim - Michna Béroura Sk. 26 et 27)
  • Dans la mesure du possible, toutes les opérations de tannage doivent être effectuées par un Juif ou au moins en présence d’un Juif qui spécifiera aux exécutants qu’ils agissent dans le but de la fabrication de peaux destinées aux écritures saintes. (Choulhane Arourh - OraH Hayim - Michna Beroura Sk. 28)
  • Les peaux traitées après traitement sont considérées comme du parchemin sur lesquels on écrit côté chair. Si l’on écrit sur le parchemin côté poils, téfilines, rouleau de Torah ou mézouzot sont invalides. (Kesset aSofer - Chapitre 2 - Enquête 9)
  • Pour écrire, on utilisera du parchemin net et sans trou. (Choulhane Arourh - OraH Hayim - Sm. 32 - Sf. 13)
  • Certains décisionnaires interdissent de recouvrir le parchemin de laque pour un rendu plus brillant. Cette couche créant une séparation entre l’encre et la peau. (Kesset aSofer - Chapitre 2 - Enquête 12)
  • Avant d’être utilisés, les parchemin devront être striés par un guide de traçage incolore au moins pour la première ligne à l’exception de ceux destinés aux téfilines. (Choulhane Arourh - OraH Hayim - Sm. 32 - Sf. 6)

La plume

La plume utilisée dans la sofrout est un élément clé pour assurer la précision, la beauté et la conformité des lettres écrites. La plume, en tant qu’instrument central de la sofrout, est bien plus qu’un simple outil, elle est au cœur de l’art du sofer , car elle permet de respecter les formes précises des lettres selon les règles halakhiques. Elle incarne la précision, la tradition et la sainteté de l’écriture. Le soin apporté à son choix, à sa préparation et à son utilisation reflète l’engagement spirituel et technique du sofer.

En utilisant des matériaux naturels comme les plumes d’oiseau ou le roseau, le sofer s’inscrit dans une tradition qui relie l’homme à la création. La plume rappelle que même un outil modeste peut être utilisé pour accomplir des actes saints, comme l’écriture de la Torah.

Matériaux traditionnels de la plume

Bien que la plume traditionnelle reste privilégiée, d’autres outils modernes, comme les plumes métalliques ou synthétiques, sont acceptables selon certaines autorités halakhiques, tant qu’ils permettent de respecter les formes exactes des lettres. Cependant, certains poskim (décisionnaires) insistent sur le maintien des méthodes traditionnelles pour préserver la sainteté et l’authenticité de l’art. Historiquement et selon la tradition, les sofers utilisent différents matériaux pour fabriquer leurs plumes. Les plus courants sont :

Plume d’oiseau

  • Origine : Les plumes d’oiseaux casher, comme l’oie ou le dindon, sont préférées. Ces oiseaux sont considérés comme purs selon la halakha, ce qui confère une dimension spirituelle supplémentaire à l’écriture.
  • Avantages : La plume d’oie est souple et permet un contrôle précis des traits, tout en offrant une bonne capacité à retenir l’encre.
  • Préparation : La plume doit être taillée avec soin pour créer une pointe fine et uniforme. Cela permet d’écrire les courbes, les angles, et les ornements (taguim) avec précision.

Roseau (qaneh)

  • Origine : Le roseau est un autre matériau traditionnel, utilisé depuis l’Antiquité.
  • Avantages : Il est plus rigide que la plume et peut convenir à des lettres plus épaisses ou à des conditions spécifiques d’écriture.
  • Préparation : Comme la plume, le roseau est taillé pour créer une pointe fine adaptée à l’écriture.

Matériaux modernes

  • Métal : Bien que moins courant, certains sofers modernes utilisent des plumes métalliques adaptées pour l’écriture STaM, particulièrement pour leur durabilité.
  • Plastique ou autres matériaux synthétiques : Ces options sont parfois utilisées par commodité, mais elles sont souvent moins prisées pour des raisons de tradition et de sensibilité spirituelle.

L’encre

L’encre utilisée dans la sofrout est un élément essentiel, car elle est directement liée à la qualité, la durabilité et la sainteté des textes sacrés écrits par le sofer stam. Cette encre, appelée diyo (דיו), doit respecter des règles halakhiques strictes et être fabriquée à partir d’ingrédients spécifiques pour garantir qu’elle convient à l’écriture des Sifrei Torah, tefillin, et mezouzot. L'encre n'a pas besoin d'être sanctifiée (Béer-Essek).

Exigences halakhiques de l’encre

L’encre doit remplir plusieurs conditions pour être considérée comme casher:

  • Couleur noire : L’encre doit être d’un noir profond et durable. Toute déviation dans la couleur peut rendre l’écriture invalide. (Choulhane Arourh - OraH Hayim - Sm. 32 - Sf. 3)
  • Durabilité : L’encre doit rester visible et intacte pendant des générations, car les rouleaux de Torah sont transmis à travers les siècles.
  • Composition casher : Les ingrédients de l’encre doivent être exempts de toute substance interdite par la halakha. Par exemple, ils ne peuvent contenir de composants provenant d’animaux non casher.

Ingrédients traditionnels de l’encre

Les recettes d’encre varient selon les traditions, mais elles incluent généralement les éléments suivants :

  • Suie - La suie (פיח, piach) est l’ingrédient principal qui donne à l’encre sa couleur noire intense. Elle est obtenue en brûlant des matériaux purs, comme de l’huile d’olive ou des bougies, et en collectant la fumée sous forme de dépôts de carbone.
  • Eau - L’eau est utilisée comme base liquide pour diluer et mélanger les autres ingrédients. Elle doit être sans impuretés.
  • Liants - Un liant, comme de la gomme arabique ou une résine naturelle, est ajouté pour donner à l’encre une consistance uniforme et permettre son adhésion au parchemin. La gomme arabique est extraite d’acacias et est entièrement casher.
  • Autres additifs - Du vinaigre ou de l’alcool peut être ajouté pour stabiliser l’encre et améliorer sa durabilité. Parfois, une petite quantité de miel est utilisée pour donner de la fluidité à l’encre et renforcer son adhérence au parchemin.