La définition actuelle du calendrier hébraïque est généralement attribuée à Hillel II aux alentours de l’an 359 après J-C. Ce calendrier utilisé dans la religion juive est le calendrier officiel d’Israël.
Le calendrier hébraïque repose sur une combinaison de cycles solaires et lunaires, mais tient compte également de la semaine de 7 jours. Dans le calendrier hébraïque on s’efforce de faire coïncider les années courantes avec les années tropicales et leurs mois avec les mois synodiques.
La durée d'une année hébraïque est fonction de sa position dans un cycle qui en comprend 19. En effet, les années étant solaires et les mois lunaires, et puisque l'année solaire est plus longue que la lunaire d'environ 11 jours, un mois de 30 jours est intercalé la 3e, 6e, 8e, 11e, 14e, 17e, et 19e année de ce cycle. Par consequent, une année hébraïque compte generalement 12 mois ou 13 pour une année embolismique.
En comptant seulement des jours complets, une année est dite commune si elle comptre 353, 354 ou 355 jours. L'année est dite embolismique (ou bissextile) lorsqu'elle en contient 383, 384 ou 385.
Lorsque l'année contient 353 jours pour une année commune et 384 pour une année embolismique, elle sera appellée année déficiente. Les mois de Hechvan et Kislev ont alors chacun 29 jours.
Lorsque l'année compte 354 jours pour une année régulière et 384 pour une année embolismique, elle portera alors le qualifiquatif de regulière. Hechvan comptera alors 29 jours et Kislev 30.
Lorsque l'année régulière compte 355 jours et l'annee embolismique 385, on dira de ces annee qu'elles sont abondante. Les mois de Hechvan et Kislev auront alors alors chacun 30 jours.
Il y a 14 types de caractères pour les définir (qevi'ot), 7 pour les années communes et 7 pour les bissextiles.
Une année est donc caracterisée par son nombre de jours mais aussi par le jour de la semaine coincidant avec Roch Hachana (debut de l'année juive). L'ensemble de ces deux informations constitue le determinant de l'annee hébraïque.
Il y a finalement 14 types d'annees, 7 pour les années communes et 7 pour les bissextiles. Le tableau suivant recapitule leurs caracterisques respectives.
| Dét | R. Hachana | Année | Jours | Hechvan | Kislev |
|---|---|---|---|---|---|
| 1A | Lundi | Embolismique - Abondante | 385 | 30 | 30 |
| 1D | Lundi | Embolismique - Déficiente | 383 | 29 | 29 |
| 2R | Mardi | Embolismique - Régulière | 384 | 29 | 30 |
| 4A | Jeudi | Embolismique - Abondante | 385 | 30 | 30 |
| 4D | Jeudi | Embolismique - Abondante | 385 | 30 | 30 |
| 6A | Samedi | Embolismique - Abondante | 385 | 30 | 30 |
| 6D | Samedi | Embolismique - Déficiente | 383 | 29 | 29 |
| 1a | Lundi | Commune - Abondante | 355 | 30 | 30 |
| 1d | Lundi | Commune - Déficiente | 353 | 29 | 29 |
| 2r | Mardi | Commune - Régulière | 354 | 29 | 30 |
| 4a | Jeudi | Commune - Abondante | 355 | 30 | 30 |
| 4d | Jeudi | Commune - Déficiente | 353 | 29 | 29 |
| 6a | Samedi | Commune - Abondante | 355 | 30 | 30 |
| 6d | Samedi | Commune - Déficiente | 353 | 29 | 29 |
(Horaires à Jérusalem)
Les Tékoufot sont des moments precis de l'année en rapport avec le cycle annuel du soleil (équinoxe, solstice). Elles servent de repères au calendrier hébraïque luni-solaire. Le mot Tékoufa sigifiant saison. Il existe quatre Tékoufot separées les unes des autres par un trimestre solaire soit 13 semaines 7 heures et 30 minutes. Les Tékoufot coincident généralement avec les mois dont elles portent le nom. Il s'agit des Tékoufot de Tichri, Tevet, Nissan et Tamouz. La Tékoufa de Nissan qui intervient au printemps, est la plus importante puisqu'elle sert de référence au calcul du cycle solaire. Comme pour les horaires des lunaison (molad) les horaires de Tékoufot sont calculés en fonction de l'heure de Jérusalem et resultent de la position du soleil au-dessus de cette ville.
Chacune des Tékoufot est liée à un évènement important de l'histoire des Hébreux. Ainsi, la Tékoufa de Nissan coincide avec le changement des d'eaux du Nil en sang alors que les dix plaies frappaient l'Egypte. La Tékoufa de Tamouz se rapporte au moment où Moïse frappa le rocher pour en faire jaillir de l'eau au milieu du désert. La Tékoufa de Tichri se rapporte au sacrifice d'Isaac sur le mont Moriah ou une goutte de sang coula alors. La Tékoufa de Tévet vit la condamnation de la fille de YftaH par son père (livre des Juges Xi, 34-40) Cet évènevement fut marqué par un changement d'eau en sang. Tous ces évènement etant reliés à l'eau, Les Sages décrétèrent l'interdiction de boire de l'eau une demie heure avant et après le moment annoncé.
Le début de chaque mois est déterminé par l'observation de la Nouvelle Lune.
Un mois hébraïque correspond à l'intervalle moyen entre deux conjonctions moyennes du Soleil et de la Lune, quand ces corps sont aussi près que possible dans le ciel. Cet intervalle qui dure 29 jours 12 heures 44 minutes 3 secondes ⅓ s'appelle lunaison ou molad.
Les mois hébraïque sont de deux types, les pleins ayant 30 jours et les mois creux 29. Les mois Nissan, Sivan, Tichri, Chevat, et, pour les années embolismiques, le premier Adar sont toujours des mois pleins ; Iyar, Tamouz, Eloul, Tevet et Adar II, dans les années embolismiques, sont toujours des mois creux, alors que Hechvan et Kislev changent. Le calendrier hébraïques est ainsi indépendant de la véritable Nouvelle Lune.
(Horaires à Jérusalem)
Avant la mise en place d'un calendrier hébraïque perpetuel, Il incombait à l'assemblée legislative d'Israël (Sanhédrin) de proclamer le nouveau mois - Roch 'Hodech. Cette proclamation se basait sur les déclarations de témoins - généralement des voyageurs arrivant à Jérusalem - minutieusement interrogés. Si deux d'entre-eux déclaraient avoir vu la lune naissante (molad) et si leurs témoignages concordaient, le nouveau mois est proclamé. L'annonce était transmise de lieu en lieu à partir d'un feu allumé à Jérusalem, au sommet du mont des Oliviers.
La durée d'une lunaison étant de 29 jours et demi, il est logique que les mois comportent 29 ou 30 jours, la 2e moitié du 30e jour faisant partie en realité du mois suivant. C'est donc à partir du 29e jour que le Sanhédrin recueillait les temoignages attestant de la nouvelle lune. En cas de nouvelle lune averée, le mois durait 29 jours. Si aucun témoin ne se manifestait durant cette journée, le mois en cours était déclaré rétroactivement de 30 jours. La fixation de Roch 'Hodech suit la même règle: le 30e jour du mois ainsi que le 1er du mois suivant sont considérés comme tel.
Le choix du mois d'Adar permet la re-synchronisation de l'année avec le début du printemps lorsque le décallage entre le cycle solaire et le cycle lunaire devient trop important. En effet, et comme cela est mentionné dans la Torah, la fête de Pessa'h - qui tombe durant le mois de Nissan - doit toujours coïncider avec le printemps (Dévarim, chapitre 16, verset 1). Le printemps est la saison de l’année durant laquelle les céréales arrivent à maturité et l’orge pourra être utilisé pour l'offrande de l'Omer au Temple - Korban Haomer. Si les céréales étaient arrivées à maturité, on ne doublait pas le mois d’Adar et l'année est dite commune. Durant le mois qui précède Nissan, on se rendait compte de la maturité des céréales et suivant la situation, on ajoutait un mois d’Adar supplémentaire (Rachi sur Talmud Roch Hachana 7a).