Azkara - Yortzeït

Les règles de deuil font partie d'un ensemble très complexe de lois et d'usages. Il ne s'agit donc pas ici de les énumérer toutes ou de les expliquer: on consultera pour cela un rabbin. Il s'agit surtout ici de citer celles qui ont un impact sur le déroulé de la Askara (Yortzeït). Que le ciel console tous les endeuillés.

Dècès


Date du décès - Aninout *

* Si le décès a eu lieu dans la soirée ou la nuit, c'est la date du lendemain qu'il faut prendre en compte.

Date de l'enterrement - Avelout *

* Si l'inhumation a eu lieu dans la soirée ou la nuit, c'est la date du lendemain qu'il faut prendre en compte.













Séouda






Paracha

A propos des calculs

Les pré- sélections:
  • Selon son rite ou sa communauté on choisira une première askara à de onze ou douze mois.
  • La sélection "Diaspora /Israël" détermine les jour de fêtes pour lesquelles la visite au cimetière doit être reportée.
  • Les calculs prennent en compte:
  • La différence entre la date de l'enterrement et celle du décès la première année;
  • L'avancement de la séouda si elle tombait un jour jeûne;
  • L'avancement de la visite au cimetière si elle tombait un Chabbat ou un jour de fêtes.
  • Ce qui n'est pas pris en compte:
  • Les specificites du minhag tunisien.
  • Contexte

    La Azkara désigne la cérémonie du souvenir (ou Yortzeït: anniversaire de deuil en Yiddish).
    Au cours de la Askara, les enfants du défunt ou de la défunte devront se consacrer à plusieurs actions:

    • Aller au cimetière,
    • Visiter la tombe du défunt ou de la défunte,
    • Réciter le Kaddich,
    • jeûner,
    • Organiser une collation - séouda - à la mémoire du (ou de la) disparu(e).
    Selon les différents rites - minhagim - ces évènements ne se déroulent pas toujours au cours de la même journée. En effet, il arrive que la visite au cimetière doive être décalée à cause du Chabbat, ou que la séouda doive être avancée pour cause de jeûne ce jour-là.
    Il faut aussi noter que dans le calendrier juif, le jour commence la veille au soir dans le calendrier laïc et se termine le lendemain à la sortie des étoiles. Le jour de la Askara, on allumera donc depuis la veille au soir une bougie en souvenir du défunt ou de la défunte.
    Les prochains paragraphes ont donc pour but d'éclaircir les choses.

      La première année

      Les règles applicables à la Askara de la première année divergent de celle des années suivantes. En effet, pour la première année, la date de l'enterrement prime sur la date de décès, ce qui n'est plus le cas les années suivantes.

      Dans les communautés séfarades, la Askara a lieu douze mois après l'enterrement et coïncide donc avec la fin du deuil. Dans les communautés de Tunisie, Algérie et Maroc, la Askara de la première année a lieu onze mois après l'enterrement. Elle se nomme Hesguer - cérémonie de clôture - car elle correspond à la clôture de la lecture du kaddich. La commémoration du Hesguer ne met pas pour autant un terme au deuil proprement dit, qui lui durera jusqu'à la fin du douzième mois.

      Dans le monde ashkénaze, Le Yortzeït est fixé douze mois après le décès, non seulement à partir de la seconde année, mais, également, pour la première. (Pné Baroukh, chapitre 39, Halakha 35). D’après certains, si l’enterrement a eu lieu plus de trois jours après le décès, le Yortzeït est fixé par rapport au jour de l’enterrement (Pné Baroukh, chapitre 39, Halakha 35).

        Kaddich

        Le kaddich - souvent appelé improprement la prière des morts - est une requête pour la grandeur et la sanctification du nom de l’éternel, et de sa révélation au monde. Le kaddich est dit en araméen car c’était la langue utilisée par le peuple dans les temps anciens et il devait être compris par tous.
        Le premier kaddich est récité au moment de la mise en terre du défunt.

          Pour un père ou une mère

          Dans les communautés séfarades, on récite le kaddich durant onze mois hébraïques à compter de la date de l'inhumation, puis on cesse durant la première semaine du douzième mois pour reprendre jusqu'à la fin du douzième mois après l'inhumation. De cette manière, la fin de la récitation du kaddich coïncide avec la fin de la période de deuil. Cependant, dans certaines communautés d'Afrique du Nord, on ne récite le kaddich que durant onze mois hébraïques consécutifs à compter de la date de l'inhumation.

          Dans les communautés ashkénazes, le kaddich est récité durant onze mois hébraïques, à compter de la date du décès.

          Pour un frère, une Sœur ou un enfant

          Le jour de la Azkara, Il est toujours préférable que ce soit le fils du défunt qui récite le kaddich. Si le fils du défunt ne le récite pas, le frère du défunt devra réciter le kaddich lors des trois prières.
          Dans les communautés séfarades, Le kaddich est récité pendant trente jours, à compter du jour de l'enterrement pour un frère, une sœur ou un enfant.
          Dans les communautés ashkénazes, Le kaddich est récité pendant trente jours, à compter du jour du décès.

        Limoud & Séouda

        Il est coutumier pour les enfants du défunt ou de la défunte d'offrir une collation - séouda - à la mémoire de leurs parents. C'est l'occasion de lire des psaumes, des Michnayot dans les communautés ashkénazes, des paroles de Torah et de dire des bénédictions pour l'élévation de leur âme.

        Dans les communautés d'Afrique du Nord, elle est commémorée l'avant-veille de la date anniversaire du onzième mois suivant l'inhumation. Dans le rite tunisien, elle est appelée Derach, et a lieu généralement à la synagogue le Chabbat précédant la fin du onzième mois.

        Chez les ashkénazes, La séouda a lieu a-priori, au début de la nuit du jour du Yortzeït - douze mois après le décès. Il n’est pas interdit de commencer la séouda en journée (la veille donc) si elle se poursuit dans la nuit.

        Certains permettent de faire la séouda et le limoud un Yom-Tov, car il n'est a priori pas interdit d'étudier et de manger un jour de fêtes. D'autres pensent qu'il vaut mieux éviter de faire une Azkara ce jour-là, car il ne faut pas être triste un jour de fête.
        Certains disent qu'il vaut mieux repousser le limoud au lendemain. D'autres, (avis mentionné dans le Yalkout Yossef), pensent qu'il est préférable de l'avancer la veille, même si c'est un jour de Hol Hamoed.
        Certains pensent qu'avancer le limoud ne vaut qui si le defunt a été inhumé le jour même, mais s'il a été enterré le lendemain, on repoussera le limoud et la séouda au lendemain (Gesher Hahayim)

        Jeûne

        Il est de coutume pour les enfants du défunt ou de la défunte de jeûner le jour de la Askara, c'est-à-dire à la fin du onzième mois suivant l'enterrement pour les communautés séfarades de Tunisie, du Maroc et d'Algérie. Pour les autres communautés séfarades, le jeûne a lieu à la date anniversaire du douzième mois suivant l'enterrement. S'il tombe un Chabbat, le jeûne aura lieu le jeudi précédent. Si ce jour tombe Roch Hodech, Yom Tov, Hol Hamoed, ou un jour où on ne dit pas le tahanoun, on jeûnera la veille.

        Pour les communautés ashkénazes, on jeûne à la date anniversaire du douzième mois suivant le décès. Si ce jour tombe Chabbat, Roch Hodech, Yom Tov, Hol Hamoed, ou un jour où on ne dit pas le tahanoun, on ne jeûne pas: la mitsva étant de jeûner le jour du décès.

        Ce jeûne dure depuis le lever jusqu'au coucher du soleil. Si le jeûne est trop difficile, on donnera la valeur de deux repas à une caisse de charité - Tsédaka.

        Cimetière

        Selon l'usage séfarade, les visites de sa tombe sont fréquentes tout au long des douze mois. Elles ont lieu notamment à la fin des sept jours, des trente jours et des onze mois. Elles sont l'occasion de réciter le kaddich sur la tombe du défunt ou de la défunte, en présence de dix hommes - Minyan.

        Dans les communautés ashkénaze, au contraire, on s'abstient de retourner au cimetière avant l'anniversaire du décès.

        La coutume au cimetière est de dire des psaumes - téhilim - On peut reciter le psaume 119 selon le nom du défunt car dans ce psaume chaque paragraphe commence par une lettre de l'alef-bet. On lira par exemple pour Dan Ben Itsh'ak, le paragraphe commençant par dalet puis celui commençant de la lettre noun etc...

        Comme on ne se rend pas au cimetière ni le Chabbat ni les jours de fêtes, on avancera les dates de ces visites si celles-ci tombaient ces jours-là.
        En revanche, on peut s'y rendre un jour de Roch ‘Hodech (début du mois), ‘Hol Hamo'èd, 'Hanouka ou à Pourim mais à la condition de faire attention à ne pas s'attrister et d'en venir à pleurer.

    Les années suivantes

    Les années suivantes, la date de la Askara est fixée en fonction de la date du décès et non de la date de l'enterrement. Si le décés est survenu le premier mois de Adar d'une année embolismique - meoubérète - l'anniversaire se célébrera toujours le premier mois de Adar. Si le décès est survenu durant le mois d'Adar lors d'une année commune, la askara aura lieu en Adar-II lors d'une année embolismique.
    Les évènements restent les mêmes: kaddich, jeûne, séouda, cimetière.

      Kaddich

      Dans les communautés ashkénazes, on récite le kaddich la veille de l'anniversaire du décès, le matin et l'après-midi, le soir étant considéré comme le jour suivant.
      L'usage dans les communautés séfarades veut que les proches récitent le kaddich durant la semaine, à compter du vendredi soir, qui précède la date anniversaire du décès jusqu'au jour anniversaire du décès inclus. (Yalkout Yossef - Avélout, page 626, fin de la Halakha 23) Le jour de la Azkara, si le fils du défunt ne récite pas le Kaddich, son frère devra réciter le Kaddich lors des 3 prières.

      Limoud & Séouda

      Chez les ashkénazes comme chez les séfarades, La séouda a lieu a priori au début de la nuit du jour de la Askara (Yortzeït) , soit douze mois après le décès. Dans la communauté tunisienne, La séouda est offerte à la synagogue le Chabbat précédant la Askara.

      Jeûne

      Chez les ashkénazes comme chez les séfarades, le jeûne des enfants du défunt a lieu à la date anniversaire du douzième mois suivant le décès. Ce jeûne dure depuis le lever jusqu'au coucher du soleil. Si le jeûne leur est trop difficile, on donnera la valeur de deux repas à une caisse de charité - Tsédaka. S'il tombe un Chabbat, le jeûne aura lieu le jeudi précédent.

      Cimetière

      Chez les ashkénazes comme chez les séfarades, on se rend au cimetière Le jour de la Askara (Yortzeït) pour y réciter le kaddich sur la tombe du défunt ou de la défunte, en présence de dix hommes - Minyan.
      Si ce jour tombe un Chabbat ou un jour de fêtes, on avancera la date de cette visite. En revanche, on peut s'y rendre un jour de Roch ‘Hodech (début du mois), ‘Hol Hamo'èd, 'Hanouka ou à Pourim mais à la condition de faire attention à ne pas s'attrister et d'en venir à pleurer.

    La montée à la Torah

    Si le jour de la Azkara est un jour de semaine où il y a une lecture de la Torah, il est bien de recevoir une montée et dire une Hachkava. Il est bien de monter également le Chabbat qui précède. (Divré Sofrim [Kitsour Halakhot], chapitre 65, Halakha 36)
    Dans les communautés séfarades le Chabbat, on a l'habitude de procéder à la 6e lecture - Machlim - afin de lire le kaddich.(Yalkout Yossef - Avélout, page 638, Halakha 37)
    Dans les communautés ashkénazes, on a l'habitude de prendre la 7e montée - Maftir et de lire la Aftara, dans la mesure du possible.